PAYS DE DANSES 2020

LE 30.01, Hasselt, AKRAM KHAN © Judith Kazmierczak

PAYS  DE  DANSES 2020

C’est parti !

La 8ième édition du festival Pays de Danses organisé par le Théâtre de Liège a commencé ! Durant 3 semaines, des compagnies belges et internationales dont le Portugal en invité d’honneur, vont ravir les amateurs de danse à Liège et ses environs, grâce aux spectacles programmés dans les centres culturels partenaires.

L’ouverture eurégionale s’est déroulée ce jeudi 30 janvier au centre culturel de Hasselt avec la prestigieuse Akram Khan Company sise à Londres. Les danseurs virtuoses ont envoûté le public nombreux suspendu aux rythmes effrénés de l’histoire de Gilgamesh. Le chorégraphe Akram Khan né à Londres et de racine bengladaise a cette particularité de croiser la danse traditionnelle indienne (Kathak) à la danse contemporaine. Le mélange savant de mouvements issus de ces deux courants crée une danse puissante où les corps des danseurs se  déploient au service d’une narration avec une énergie peu commune. L’espace scénique doté d’un décor ajoute une dimension théâtrale à l’ensemble. Pourtant même si des phrases apparaissent, si des combats s’enclenchent, si des phases se déroulent dans des ruines de temples ou en bord de fleuve, la danse garde immensément sa place. Les six danseurs ne laissent aucun répit au public. Ils tournoient, esquissent des sauts prodigieux, grognent, rugissent, imitent des animaux, tirent la langue comme des dieux indiens, s’empoignent dans de nombreux affrontements où les chevilles de l’adversaire sont saisies, martèlent le sol de leurs pieds, alternent des gestes gracieux et des mouvements quadrupèdes de sauvages… Au gré des tableaux en mouvement, une foule d’images fusent. Quelle est donc cette histoire complexe ? Celle qui donne le vertige. Quête de l’immortalité dans un bois de cèdres sacrés, à massacrer. Sans connaître les méandres nombreux de cette épopée de Gilgamesh issue des temps lointains, nous gagne l’un ou l’autre sens symbolique des combats avec différents ennemis tant extérieurs qu’intérieurs. Outwitting the Devil, titre de la chorégraphie signifie Déjouer le diable. Quel est ce diable ? Diable homme, diable femme, diable double de soi, diable être centre du monde, tous ces diables avec qui on n’en finit pas de se confronter dans une danse sans fin menant pourtant à la mort inéluctable où les corps errent dans l’obscurité. Le dernier trio donne espoir de renouveau. En miroir, notre monde occidental actuel, dans ses folies dévastatrices de la nature et du monde pourrait bien se reconnaître un peu, beaucoup passionnément… Et aller vers un sursaut de réveil ?

Vivement voir les prochains spectacles… Et rester éveillés au Pays de Danses !*

Judith Kazmierczak

* Programme : https://theatredeliege.be/evenement/pays-de-danses-2020/

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