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Edito

Pourquoi fêter Duchamp? Parce que cela fait exactement 50 ans qu’il nous a quitté et que lui rendre un petit hommage, lui qui est si souvent cité par d’autres,  n’est pas un luxe inutile. 

Que reste-t-il de cet héritage? Jean-Paul Thenot, ancien membre du collectif d’art sociologique, revient sur la question du véritable sens à donner à ses ready made.  Duchamp fut selon lui un de ceux qui symbolisa le mieux la fin du lien entre la forme et le sens. 

Choisir de lui rendre hommage en publiant en pleine page un champignon, readymade végétal, de Daniel Meyer, est-ce finalement un bon choix pour un hommage? N’est ce pas finalement le dernier des outrages que l’on pourrait faire au  fondateur de l’art conceptuel?  J’avoue que ce questionnement m’a taraudé quelques jours durant.  Finalement le doute s’est évaporé. Je trouve cette image emblématique dans le sens où ce champignon répondant au joli nom d’Amadouvier ne doit en réalité la survie de son espèce que parce qu’il se love et se nourrit des restes d’un arbre mort.  Voici la définition de  Wikipédia pour l’Amadouvier : “ Son nom renvoie à l’amadou, mot d’origine provençale qui signifie « amoureux », en allusion à sa capacité à prendre feu.” Quelle belle métaphore pour le “fourvoyeur” des valeurs modernistes… Paradoxalement, parler de cette pratique de parasitage et de sa prolifération dans la nature n’est ce pas mettre en éclairage les pratiques contemporaines tout en mettant en avant la pratique duchampienne liée à l’empreinte et au corps absent?  Que l’on parle de corps glorieux ou de corps essentiel peu importe, les ready made ont joué et continuent de jouer de leur subversivité dans le monde de l’art. 

Une chose est sûre, sans l’avoir vraiment commandité le nombre élevé de référence duchampienne liée aux ready made tout au long de ce numéro est hallucinant, pratiquement un texte sur deux y fait référence, directement ou par la bande. Vous le découvrirez par vous-mêmes…

Pourquoi associer Pasolini à cet hommage? La première c’est parce que son discours nous manque plus que jamais à l’heure d’une décérébralisation à tout-va.  Il y a cinquante ans, il nous lançait des messages et des signaux d’alertes qui sont plus que jamais d’actualité avec la révolte des gilets jaunes…  L’exposition qui se tient pour le moment au Botanique et qui retrace le parcours d’Ernest Pignon-Ernest revient sur cette urgence à reparler de Pasolini. “À Naples, aucun dessin n’a été déchiré. Ils sont tous morts par le temps” me confie l’artiste. Comme si les dessins dans leur essence étaient la propre réincarnation du poète.  Pour Pignon-Ernest, laisser son empreinte dans la ville par ses dessins, c’est aussi parler de l’art aux gens de la rue. Les laissés pour compte qu’aimait également sacraliser Pasolini dans ses romans et dans ses films. 

L’image de couverture est une image extraite de la vidéo de Clément Cogitore  “Les Indes Galantes”, en consultation libre sur le net. Dans sa vidéo, Cogitore mixte la danse Krump avec la musique de Rameau. Un mariage pas vraiment contre nature au final.  Comme nombre de ses contemporains, l’artiste récupère lui aussi des images dont il détourne la signification. Le récent Prix Duchamp qui lui a été attribué réactive cette pratique axée sur le recyclage. Une page lui est consacrée. Sa récente exposition bruxelloise et sa conférence chez JAP au Bozar nous a permis d’approfondir le sens d’une démarche qui place la résurgence du sacré et du rituel au centre.

Sommaire

2 Edito par Lino Polegato

4 Sigalit Landau, un texte de Catherine Angelini

5 Fragilitas, Triennale Design Liege Ludovic Demarche et Lino Polegato

7 Dernière BD de Frédéric Coché par Annabelle Dupret

8 Festival de l’image de Vevey par Bernard Marcélis

9 Johan Muyle, Espace Garage Cosmos, un entretien par L.P.

10 Un texte de Judith Kazmierczak sur Caroline Purgal.

11 Messieurs Delmotte, “Born to lose” un texte de Morgan Labar

12/13 Alice Neel chez xavier Hufkens par Yoann Van Parys

14 René Daniels au Wiels, un texte de JeanPascal Février

Expo de Michel Couturier  Galerie Jacques Cerami

15 Francois Curlet au MAC’s par L.P.

16/17 exop de Koenraad Dedobbeleer au Wiels par Louis Annecourt.

18/19 Next Generation au Bozar, texte de Judith Kazmiercak et Alix Nyssen.?

20 Lili Dujourie chez Micheline Szwjacer par Luk Lambrecht. Michael Matthys à la galerie du Botanique.

21Expo Ernest Pignon-Ernest au Botanique par Ludovic Demarche et L.P.

22 page de Daniel Meyer

23 Un texte de Jean-Paul Thenot sur Duchamp.

24 Un texte de Samuel Nicolai sur la démarche de Josephine Kaeppelin

25 Recherches 2018 chez TAMAT à Tournai, un texte de Michel Voiturier.

26/27 La maison rouge, un entretien entre Antoine de Galbert et Michel Clerbois. Expo Duchamp au Musée des arts et métier par Fabrizio Novelli.

28 Sortie livre de François Schuiten et Benoît Peeters par Véronique Bergen.

29 Expo Basquiat à la Fondation Vuitton par Véronique Bergen.

30 Expo Poppe et Role, Hôpital Notre-Dame à la Rose par Michel Voiturier.

32/33 “Women in art brut” Interview d’Hannah Rieger par Annabelle Dupret

34 Chronique 20 d’Aldo Guillaume Turin (Djos Janssens, Egypte, Norbert Stück, Olivier Syévenart, Paul Virilio.)

35 Hommage à Robert Stéphane par Alain Delaunois.

Avec énergie, comme dans cette page de couverture du 78e numéro de FluxNews, nous vous souhaitons à tous et toute une année pleine de découvertes et de créativité. Ce numéro sera spécial dans le sens ou il sera traversé de part en part par l’ombre de Duchamp et de Pasolini. Ces deux personnages qui semblent au premier degré de natures antithétiques peuplent les entre deux de ces pages. 

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