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Sommaire

2 Édito. , 4  Michel Voiturier: Expo Marseille, “Futur de la Ville aux étoiles” ; 5   Michel Voiturier: Mons 2015, Atopolis;  6  Marine Bernard: Quel avenir pour 2050 au MRBA, interviex de Pierre-Yves Desaive . Sylvie Bacquelaine: Design à Liège, Reciprocity,  7 Michel Voiturier: Mons 2015, La Chine Ardente, recensement de l’expo . 8  Raya Baudinet: L’image non voulue” Henri Cartier Bresson au musée Juif, 9 Judith Kazmierczak: Expo Michel Leiris au Centre Pompidou Metz . Sylvie Bacquelaine: Expo chez De Markten. Ancré dans la Chine, 10 Catherine Angeli: Les modestes proposition d’Yto Barrada, Lino Polegato : Entretien avec Alexandre Christiaens pour son exposition à Namur. 11  Maud Hagelstein : A qui parle la performance artistique, 12 Annabelle Dupret: Expo du CAP à la Chataigneraie, interview de Jacques Lennep. Lino Polegato :  Le collectif Aperto à la galerie Flux. 13 Catherine Callico: Réouverture du BPS22, interview de Pierre Olivier Rollin . Annabelle Dupret : Expérience autour de Gustave Doré 14/15   par Isabelle Lemaître: Double page sur la 56e Biennale de Venise. 16  Colette Dubois: Biennale Venise, images et sons, 18/19  Alain GeronneZ : La double page sur Marc van Tichel. 20  Lino Polegato: Mons 2015, Le Grand Large, expo sur les drapeaux d’artistes. Interview de Bruno Robbe. 21 Catherine Callico : Le MADRE à Naples fête ses dix ans,.Lino Polegato: Interview de Nicolas Bourriaud rencontré à la Biennale de Venise,.22  Francesco Giaveri: Une expo de Jeremy Deller à Madrid, 23 Luk Lambrecht: Invisible beauty au Pavillon iracquien à Venise. Céline Eloy : Marcel Berlanger à l’Ikob. 26/27  Louis Annecourt: Deux boules de Stracciatella, un recensement légèrement “hors champ” de la 56eBiennale de Venise .28 Yoann Van Parys: le Bleu Onem revisité par Jacques André aux aux Établissements d’en face à Bruxelles. 30/31  Luk Lambrecht : Un recensement de la Triennale de Bruges, 31 Yannick Franck :  interview de Kendell Geers  32  Marion Tampon Lajariette: Les salles d’expos Berlinoises sous la loupe .  34 Aldo Guillaume Turin: Un temps sans Age, la chronique N°11 . Sur Antonioni, Patrick Modiano et la galerie 100 Titres à Bruxelles. 35  Agenda

Ont participé à ce numéro : Céline Eloy, Luk Lambrecht, Michel Voiturier, Louis Annecourt, Lino Polegato, Catherine Angelini, Catherine Callico, Alain GeronneZ, Yoann Van Parys, Annabelle Dupret, Colette Dubois, Sylvie Bacquelaine, Isabelle Lemaître. Judith Kazmierczak, Aldo Guillaume Turin, Francesco Giaveri, Yannick Franck, Raya Baudinet.

Flux News Magazine 68

Edito

Une révolution dans le monde de la presse. Delacroix en solde à trois euros! Tout arrive… La photo de couverture est une image extraite de l’expo de Jacques André aux Établissements d’en face à Bruxelles. Un texte rédigé par Yoann Van Parys nous décrit la démarche de Jacques André. Dans le monde des réappropriations, Jacques André s’est imposé. Si Buren s’est réapproprié les bandes, Zorio l’étoile, Jacques André, lui, se réapproprie le Bleu Onem. Le bleu qui tapisse recto verso la carte des chômeurs en Belgique. Il fallait le faire. Jacques André l’a fait ! Ce numéro de rentrée sera principalement consacré à l’événement qui a marqué cet été : la 56e Biennale de Venise. Trois angles d’approches différentes vous permettront de faire votre avis personnel. Isabelle Lemaître, Colette Dubois et Louis Annecourt interviennent en nous livrant chacun leurs points de vue. Louis Annecourt, nouveau venu dans le staff, bouscule les conventions dans le jeu de la critique en introduisant des nouveaux codes de lectures situés hors champ.
Dans cette Biennale, que j’ai parcouru les jours de prévernissage, je retiendrai surtout une prédominance de plus en plus prononcée des forces du marché.  Rien de neuf sous le soleil à la différence qu’aujourd’hui les ficelles sont bien visibles. Je prends pour exemple le début de l’Arsenal orchestré par Okwi Enwezor qui, cette année, me faisait penser à un défilé de Haute Couture bon chic bon choc. Un Show room de luxe parfaitement huilé, bien rythmé, doublé d’une scénographie légèrement provoc comme on aime les retrouver dans les défilés. Je pense aux tronçonneuses de Monica Bonvicini ou aux bouquets de sabres d’Abdessemed. L’artiste franco-marocain, protégé de Pinault, était, pour la bonne cause, associé à Bruce Nauman. Étonnant de retrouver dès la fin de la première section des Corderies, le canon automoteur de Pino Pascali, qui n’est plus automoteur puisqu’il se retrouve édité en bronze à plusieurs exemplaires par un groupe de collectionneurs. Pourquoi en bronze et avec quel objectif ? On se demande ce que pourrait en penser Pino Pascali, décédé en 1968, qui entrevoyait sans doute avec son canon baptisé « Bella ciao », une autre destinée que celle-là… Avec Enwezor, comme chez beaucoup d’artistes, l’heure est au réchauffement climatique tous azimuts : Marx, Fabio Mauri, Pasolini, …
Je retiendrai de cette Biennale que de plus en plus l’art contemporain se fragilise et a constamment besoin d’être réalimenté par le vivant. Je partage l’avis de Kendell Geers qui souligne dans son entretien avec Yannick Franck, que certaines œuvres d’art sont mortes et ne fonctionnent plus. De plus en plus, le réallumage de certaines pièces se fait à travers le son. La lecture qui accompagne généralement l’œuvre et qui est récitée la plupart du temps par un comédien, fonctionne métaphoriquement comme un interrupteur qui allumerait une pièce occultée. Un phénomène tellement récurrent dans le monde de l’art, qu’il pourrait être perçu comme une nouvelle forme de maniérisme. Il n’existe plus d’expos d’art contemporain digne de ce nom sans à la clef une petite lecture qui fonctionne comme une béquille. Comme si les œuvres, à elles seules, n’arrivaient plus à s’activer par elles-mêmes.
Ce phénomène de hors champs sonore, je l’ai pratiqué en visitant l’expo de Jimmie Durham à la Fondation Querrini Stampalia. Au troisième étage, comme dans un jeu de pistes, il fallait retrouver les œuvres de l’artiste dispersées un peu partout dans les salles. La surprise de ce jeu de piste improvisé se situa en fin de parcours à travers la captation d’un son envoûtant provenant d’une petite construction votive, constituée de matériaux divers. Une douce mélopée hypnotique, que je rattachais indistinctement à un vieux chant rituel cherokee. Le gardien de faction me sortit de ma rêverie et me ramena à la réalité en m’expliquant que cette musique n’était rien d’autre en fait que le bruit répétitif d’un vieux ventilateur de réfrigération du musée. C’est probablement dans la marge et le hors-champ que le vivant se manifeste dans toute sa vérité intérieure. Alain Geronnez, nous le rappelle lui aussi avec élégance dans la scénographie de sa page au cœur de ce numéro. Toutes mes pensées vont vers lui en ce moment.

 

 

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