Edith Dekyndt à la galerie Greta Meert à Bruxelles

Edith Dekyndt, Underground 91530 Le Marais, 2021 Vue de l’installation à la galerie Greta Meert. « Ne pas laver le sable jaune » 2023. Photo : C. Dubois

« Ne pas laver le sable jaune »

Edith Dekyndt, Ne pas laver le sable jaune jusqu’au 21 octobre à la galerie Greta Meert, 13, rue du Canal, 1000 Bruxelles. https://galeriegretameert.com

Depuis le 7 septembre dernier et jusqu’au 21 octobre prochain, « Ne pas laver le sable jaune », la nouvelle exposition d’Edith Dekyndt, occupe deux niveaux de la galerie Greta Meert à Bruxelles.

Au rez-de-chaussée, un panneau suspendu au plafond fend l’espace. Il est fait d’un textile singulier et si l’on s’attache à sa description physique, on peut lire « cotton canvas, soil,and vegetation sediments ». Quand on le regarde, à partir de n’importe quel angle, à n’importe quelle distance, c’est le mot « dentelle » qui vient à l’esprit. Une toile de coton a été enfouie sous terre pour former cette dentelle totalement irrégulière qui ne comporte aucun motif : elle a été créée par le temps et par quelque phénomène magique ou physique. Le temps – la durée et le climat –, la physique – l’observation des phénomènes de l’univers et la magie à envisager dans le sens de la Magia naturalis de Giambatistta della Porta(1) – une magie naturelle qui regorge de mystères cachés et amène à la contemplation des choses qui sont sous nos yeux – sont trois éléments qui peuvent définir l’oeuvre d’Edith Dekyndt. Le long des murs, on trouve des petits tableaux monochromes, leur surface bombée est tantôt striée, gaufrée, matte ou brillante, ils peuvent tout autant être de résine biodégradable, de porcelaine ou de céramique que de toile imbibée de pastel ou de sucre. Ils alternent avec des bâtons ou des racines revêtus de fil de soie, le plus souvent groupés. D’autres morceaux de bois sont partiellement recouverts d’une feuille cuivrée qui en épouse la forme. Des peaux d’animaux sont fendues en leur centre et suturées d’un réseau très dense d’épingles, etc. Dans tous les cas, il s’agit d’une affaire d’expérimentation – simple mais exigeante et attentive – et de la nécessité de mettre au premier plan la contemplation qui est, aussi et d’abord, inextricablement liée au processus de production des œuvres.

Colette Dubois


Extrait article Colette Dubois, à paraître dans son intégralité dans la revue papier FluxNews 92 qui sortira fin octobre

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