Artistique didactique touristique dans les deux Luxembourg

Buzenol: Alexandre Hollan, "Le Déchêné", 2012, (c) Galerie La Forest Dyvonne

Parmi les endroits où l’art s’expose en Wallonie, Redu et Buzenol se révèlent complémentaires. Le Mudia du village du livre invite à se balader à travers l’histoire de l’art. Le CACLB (Centre d’Art contemporain du Luxembourg) nous emmène à travers bois. Le MUDAM du Grand-Duché visite la nature et sélectionne dans ses collections.

Dans le premier musée, le public est invité à un parcours ludique et didactique long d’environ 300 œuvres, de la Renaissance au conceptuel en découvrant comment utiliser son regard. Dans le second, le public se promène en plein air à travers une sorte de musée mi-virtuel mi-réel en cœur de forêt à la découverte d’œuvres ultra-contemporaines en ressentant les rapports entre arts et nature. Le troisième, dans l’architecture de cathédrale d’Ieoh Ming Pei, remet à l’honneur une peinture de nature et complète ce lien avec le passé par une sélection de créations en langage plastique actuel.

Cure de culture à l’ancienne cure

mudia Dodeigne (c) Isabelle Spriet.jpg

Institution récente, le MUDIA est né de l’initiative privée d’un couple de collectionneurs qui a rassemblé autour de lui d’autres passionnés pour aménager un lieu où des œuvres de divers siècles retracent les grandes étapes de l’histoire de l’art. Elles sont commentées de manière abordable par tout public même dépourvu de la moindre initiation historique ou esthétique.

Le pari était un peu fou. Le pari semble gagné. Bien sûr, les spécialistes seront quelque peu frustrés. Ici, on n’approfondit pas ; on initie, on guide. Et surtout on incite chacun, enfant ou adulte, à apprendre à poser son regard autrement sur des œuvres. À remarquer des détails, à déceler des symboles, à se rendre compte des compositions, à découvrir des techniques, tout ce que l’école est loin d’avoir le temps d’aborder.

Les textes affichés sont clairs et brefs. Les explications distillées par l’audio-guide sont vivantes, variées. Les actions proposées stimulent l’interactivité, notamment celle d’utiliser un petit pointeur pour choisir un fragment de tableau, pour recevoir une information technique ou anecdotique, pour faire pivoter des statuettes afin de les observer sous tous les angles, pour déclencher une animation visuelle, dont la plus spectaculaire concerne des personnages d’une oeuvre de Bosch. Il y a également quelques jeux de type quizz à pratiquer seul ou en équipe.

Des siècles lointains, du XVe au XIXe, défilent portraits, scènes de genre, sujets religieux ou bibliques, natures mortes… Parmi les quelque trois cents œuvres, des retrouvailles comme celle, discrètement présente, de L’origine du monde de Courbet. Et surtout pas mal de découvertes, notamment pour les périodes plus proches de notre temps.

Le réalisme de Constantin Meunier traduit la fatigue du Retour des mineurs.C’est un presque pointillisme qui permet à La Nuit de Heymans ainsi qu’à un paysage au pastel de Lévy-Dhurmer de capter la luminosité lunaire. Une technique similaire amène Émile Claus à ressentir un Coucher de soleil.Une petite marine d’Ensor frise l’abstraction entre une brume aux tons changeants et un sol aux matières suggérées. Fernand Léger agence une nature morte géométrisée. Une huile de Lacasse exalte les couleurs tout comme un Kandinsky d’avant son épanouissement abstrait. Quelques fauves (Rik Wouters, Jean Vanden Eeckhoudt, Médard Maertens, Fernand Schirren, Louis Valtal) éclaboussent de coloris flamboyants. Et la nouvelle figuration reprend la joie polychrome sous le pinceau d’Adami.

 Zadkine offre un bois laqué noir entre primitivisme et cubisme. Giacometti étire en plâtre une femme filiforme et le visage masculin de son frère. Une Marilyn Monroe hyperréaliste de René de Broyer retient comme elle peut sa jupe en train de s’envoler. Pol Bury insuffle le mouvement à deux compositions abstraites tandis que Panamarenko agite les ailes de son Meganeudon. Mariën ironise joyeusement et Oscar Jespers crée un lapin facétieux.

Un dessin signé Spilliaert impose sa lumière étrange sur une plage ostendaise et une clarté intérieure irradie un visage au fusain de Khnopff. Le hennissement de la vitesse selon Fortunato Despero illustre le futurisme. Le crayon de Klimt se délecte d’un érotisme gracieux. Une gouache de Michaux palpite de grouillement pas loin d’une encre de Lismonde qui esquisse une présence translucide. La bande dessinée a choisi Hergé, Franquin, Manara, Geluck… et l’humour noir de Topor. Quant à Broodthaers, il ironise sur Le Droit selon ses habituels critères provocateurs.

Ajoutons une éclatante verrière art nouveau due à Henri Privat-Livemont concrétisant l’idée que ce musée singulier mise sur la découverte et l’exploration la plus diversifiée possible. Une initiation durant laquelle chacun retirera quelque chose qu’il ignorait.

Exposition permanente au MUDIA, rue de l’Esro 61 à Redu. Infos :+32 (0)61 51 11 96 ou   info@mudia.be

Catalogue : Eric Noulet, Marie Resseler, Isabelle Douillet de Pange, « 7 siècles d’art, 300 chefs-d’œuvres », Redu, Mudia, 2020, 288 p. (19,50€)

Contenus de conteneurs en clairière et alentours

À Buzenol, le Centre d’Art contemporain du Luxembourg est largement ouvert vers la découverte depuis 1984. Des enthousiastes, Alain Schmitz jusqu’en 2018 et Françoise Lutgen ensuite, ont donné vie avec leur équipe à l’aventure de la création contemporaine implantée loin des villes où on la cantonne le plus souvent. Après des années de vagabondage, une brève période de sédentarisation a préludé à l’installation à Montauban-Buzenol. Depuis six ans, l’art se déploie à l’intérieur et autour d’un monumental assemblage de conteneurs-sculpture, point de ralliement et galerie d’expositions au cœur d’un site forestier au centre duquel subsistent des vestiges d’une ancienne forge.

Ont défilé ici des régionaux, des nationaux, des internationaux de toutes disciplines, de toutes pratiques artistiques amenant le contemporain en milieu rural. Un beau défi qui possède toutes les apparences de la réussite à en juger par le défilé des visiteurs, autochtones ou touristes. « L’Art est le contraire de l’exclusion » rappelle Alain Renoy qui précise par ailleurs ce qu’est le contemporain : « une sortie des formes sclérosées par trop d’usage », « un travail sur les matières », « un jeu avec les techniques », le besoin de « parler le langage de la Nature, donc de l’éphémère, du surgissement au dépérissement ».

Alexandre Hollan (Budapest, 1933, vit et travaille à Paris et Ivry) est en harmonie totale avec le titre donné à cette expo : « Arborescence ». Ce plasticien est essentiellement lié à l’arbre comme source de création et thématique d’expression. Il en décline les formes, les apparences pour témoigner de l’énergie vitale de la nature. Car ce que décrit l’artiste, bien davantage que les apparences que notre regard perçoit, c’est la manifestation de la vie, ce qui fait que le végétal grandit, se modifie selon les saisons, poursuit une évolution liée à la terre qui le maintient en le nourrissant et avec le ciel vers lequel il se dresse en façonnant le paysage.

Sa traduction picturale est un «regard sauvage qui court vers les forces ». Hors de question de reproduire l’arbre d’une manière ni réaliste, ni expressionniste. Mais plutôt de rendre perceptible une présence. C’est alors, d’après Manuela von Strachwitz, « à la fois la rencontre d’une altérité vivante, et la reconnaissance d’une similitude qui ouvre ». C’est une forme de communion grâce à quoi il devient possible d’exprimer une sorte de perception de la durée de l’existence de l’arbre, de son insertion volumineuse dans l’environnement, de ce qu’il apporte à tout ce qui existe alentour. Une démonstration sensible du fait que l’existence précède l’essence depuis que Sartre nous y a rendus sensibles.

Cette accordaille entre humain et végétal, Alice de Visscher (Bruxelles, 1979) a tenté de la vivre à travers les performances réalisées sur le site même de Montauban et dont la vidéo conserve la trace. Ses mains qui, soudain, semblent surgir non de derrière mais du tronc lui-même, branches charnelles issues d’une sève universelle. Son corps qui s’inscrit en sa nudité de chair sous les racines, lové entre terre et bois, paraît être l’embryon qui naitra bientôt. Son pied de claire couleur chair, lentement surgi d’une futaie drue,  pousse tel un jeune arbuste attiré vers la lumière solaire.

Pour Gérald Dederen (Verviers, 1957), le bois carbonisé est celui qui produit les fusains indispensables aux dessinateurs. Dès lors, l’artiste va sculpter des planches ou des baguettes au chalumeau. Il obtient des déformations de volumes, des creux, des craquelures, paysages inconnus remodelés. Il lui arrive aussi de creuser l’épaisseur, de comparer le matériau brut issu de l’arbre et les surfaces transformées. Va et vient de la perception entre le vivant forestier et l’inerte métamorphosé par la flamme. Associé au graphite, le papier se noircit ; sous la pression du dessinateur, il se déforme ; le voilà devenu monochrome noir dont la surface perçoit la clarté selon l’endroit où elle se pose. Le support brut devient à sa manière une palpitation née du geste répétitif, l’immobile se modifie en résultat du mouvement à lui imposé.

En continuité thématique, Valérie Vogt (Munich, 1968 ; vit et travaille à Bruxelles) réinvente l’aubier. Après avoir apposé des traces noires sur des bandes de papier (matière issue de la transformation du bois) de largeurs différentes, elle pratique des enroulements plus ou moins serrés. Ils laissent voir des fragments d’encre. Ils se dressent, protégés sous des globes de verre de hauteurs diverses, formant un bocage insolite qui dévoile au grand jour ce que l’écorce, d’habitude, protège contre les regards indiscrets. Elle utilise également des miroirs aux formes triangulaires aigües déposés en pleine nature ; ils reflètent alors la verdure environnante autant que les visiteurs qui s’attardent devant eux, image entremêlée des humains et de la végétation. Un autre glace, géante cette fois et parsemée de trous réguliers, piège les promeneurs entre son reflet et un rideau de pluie permanente venu du conteneur qui la surplombe.

Mario Ferretti (Ath, 1970) a délaissé le bois pour le métal. Il crée cette fois, en plein dans les vestiges des halles de l’ancienne forge, une symbolique de vie qui finit par ressembler à un arbre en train de lancer ses pousses vers le ciel. Les morceaux métalliques qu’il a agencés, boulonnés, soudés brillent d’un éclat blanc d’acier. Ils forment, selon le titre de la sculpture haute de plus de quatre mètres, un Cœur. Il rappelle celui d’un mammifère. Il donne l’impression d’être né des racines qui le portent hors du sol, ramifiées et fragiles. Celles-ci correspondent aux branches sortant de l’organe qui les nourrit, se terminant en une floraison verticale rouge feu.

Plus loin, vestige d’une année précédente, Samuel d’Ippolito (1984) a déposé un entrelacs de branches serpentines qui se rejoignent et tissent une sorte de cage aux formes arrondies, piège sympathique aux allures de jeu dans lequel se laisser prendre. Il en résulte une sorte de mouvement perpétuel labyrinthique à la fois doux et vertigineux. De quoi regretter de n’être plus enfant.

  «Arborescence » au Centre d’Art contemporain du Luxembourg (CACLB), 1601 rue de Montauban à Buzenol (Etalle)  jusqu’au 13 septembre 2020. Infos :   063 22 99 85 ou www.caclb.be

Catalogues : Jean-Paul Couvert, Manuella von Strachwitz, « Alexandre Hollan », Buzenol, CACLB, 2020, 48 p. (10€)

Alain Renoy, « Habiter les lieux », Bruxelles, Prisme, 2017, 224 p. (39€)

Francis Carette, « Gérald Dederen, sculptures, dessins », Bruxelles, Auto-édition, 2019, 34 p.

Nature et expérimentations, paysages et propositions

Mudam, Richard Deacon, « Sans titre », coll. Mudam (c) Rémi Vilaggi

Au MUDAM du Grand-Duché, hommage rendu tout d’abord à un paysagiste régional, Jean-Marie Biwer (Dudelange, 1957 ; vit et travaille à Basbellain). Son travail est un prolongement apparenté à l’Arborescence de Buzenol et renvoie au passé les innombrables peintres du dimanche qui produisent des aquarelles ou des huiles de cartes postales.

Le titre est explicite : « D’après nature » signifie bien que ce ne sera pas copie servile des endroits choisis mais de leur transposition plastique. La toile L’Atelier présage bien la démarche de Biwer : les couleurs chatoient, les éléments sont réalistes bien que stylisés, l’ordre est rigoureux, les outils sont d’artisan et de créateur, la perspective est atténuée si pas gommée, et enfin, même clos, le lieu ouvre sur le monde externe par l’accrochage de deux petites gouaches.   

Ses arbres sont de la similarité avec ceux d’Alexandre Hollan. Ils s’examinent en tant que supports à la méditation. Ils incitent à abandonner la trop contraignante habitude de nos existences actuelles tyrannisées par le rapide, l’éphémère, l’instantané. Ici les paysages sont dépourvus de présence humaine et, à part de rares exceptions où paraissent de minuscules allusions aux tracteurs agricoles, l’intrusion automobile est bannie. Seuls priment l’agencement des formes, la lumière, la présence d’éléments naturels tels que ciel, nuages, eau, végétation, sol et, parcimonieusement, édifices construits par les ruraux.

Les tableaux de Biwer offrent une respiration visuelle car ils présentent des étendues ouvertes où les lieux transposés harmonisent des éléments disposés comme des ombres chinoises sur un écran. À la différence qu’elles n’arrêtent pas le regard mais lui permettent de percevoir une nature disposée à la façon d’une dentelle multicolorée. Ses petits formats, au contraire, organisent le plus souvent des images denses et leurs sujets s’élargissent à des portions de quotidien, à des personn(ag)es. Ces fragments constituent une espèce de fresque complémentaire évoquant la vie ordinaire saisie à un moment particulier.

Ailleurs dans le MUDAM, des œuvres qui témoignent de courants artistiques contemporains, extraits de la collection. En premier lieu, l’installation protéiforme de Thomas Hirschhorn (Berne, 1957), Word Airport. Ce brassage de maquettes, de collages, d’accumulation de tracts et de coupures de presse issues du monde entier, ces tuyauteries transparentes en guise d’artères irriguant une énergie ou une interdépendance entre les éléments les plus disparates, ces sièges, ces écrans télé, ce brouhaha, ces bagages abandonnés, ces voitures garées, ces avions prêts à décoller, cet invraisemblable bric-à-brac : telle une image affolée de notre univers consumériste globalisé.

Pedro Cabrita Reis (Lisbonne, 1957) installe des objets ordinaires, en l’occurrence des tubes fluorescents sur leur support, agencés de façon à créer un espace particulier mais sans usage précis. Un lieu d’abandon balisé par l’éclairage, un réceptacle ou un émetteur pour souvenirs enfouis en attente de surgir. Austérité chez Liam Gillick (Aylesbury, 1964) où l’aluminium minimaliste laisse place à toute interprétation possible éventuelle. Un minimalisme repris par Adriano Amaral (Brésil, 1982) qui se sert de tuyaux, de béton, de néon pour évoquer de potentiels éléments susceptibles de s’intégrer dans un intérieur sans être autre chose qu’une présence insolite. Imi Knoebel (Dessau, 1940) aligne des bois peints en blanc formant une sorte de passage menant vers nulle part.

L’acrylique sur toile de Peter Halley (New-York, 1953) appose aux cimaises un rectangle bicolore composé de deux monochromes horizontaux : une surface noire sous laquelle défilent deux bandes orange. Simplicité dépouillée à l’extrême, propice à quelque contemplation que rien ne devrait troubler. Acrylique encore chez Günther Förg (Füssen 1952 – Colombier, 2013) mais sur plomb cette fois. Deux coloris dominants se présentent avec des épaisseurs matiéristes suggérant une vie organique en pullulation interne.

Michel Majerus (Esch-sur-Alzette, 1967) utilise la couleur, le violet en l’occurrence, pour associer coups de pinceau formant une surface quasi opaque et fines coulées ou traces filiformes translucides. Cette opposition ou cette complémentarité est la raison d’être de cette peinture  qui ne parle que de peinture.  Le travail sur bâche de Julian Schnabel (New-York, 1951) mêle formes et motifs décoratifs, allusion à des architectures anciennes, à des bâtiments dépouillés d’une part de leur déco, fragments de réel exporté dans le domaine du virtuel.

Thomas Scheibitz  (Radeberg, 1968) assemble des formes en action. Un cercle, perfection courbe, est confronté à des agressions acérées, combat apparent entre une immobilité compacte et des mouvements presque physiologiques. Les mouvements chez Fiona Rae (Hong-Kong, 1963) sont ceux des pinceaux. Ils sont rectilignes ou curvilignes, pleins ou ajourés, statiques en aplat ou mobiles en traces parallèles. La dynamique du tableau se construit de ces contrastes. Feu d’artifice, la toile d’Albert Oehlen (Crevel, 1954) fait se côtoyer le construit et l’informel en une joyeuse polyphonie coloriste. Ana Manso (Lisbonne, 1984) cherche à mettre en valeur des variations lumineuses, des tourbillons et des ascensions. Propositions végétales, aquatiques se télescopent en un grouillement somme toute plus apaisant qu’il ne paraît. Bernard Piffaretti (Saint-Etienne, 1955) affirme une géométrie dessinant des plans pour un territoire à aménager, y ajoute un questionnement à propos du visible, du dissimulé, du disparu introduisant dans ses tableaux une perception temporelle.

La vidéo d’Edith Dekyndt (Ypres, 1960), à mi-chemin entre l’observation scientifique et la poésie de l’impalpable, laisse une bulle de savon se métamorphoser au creux d’une main accueillante. Côté sculpture,  Ricard Deacon (Bangor, 1949) occupe l’espace avec élégance, celle d’une fleur aux pétales imaginaires. L’assemblage de Bruno Penado (Montpellier, 1970) dresse sa géométrie polychrome de jeu de cartes transformable à l’infini. Un apaisement tranquille et radieux  qui se laisse admirer dans la pureté de son abstraction.

“D’après nature” jusqu’au 30 août 2020,“Hier, Aujourd’hui, Demain” jusqu’au 6 septembre et « Thomas Hirschhorn. World Aeroport » jusqu’au 7 février 2021 au MUDAM, Park Dräi Eechelen 3 à Luxembourg. Infos : +352 45 37 85 633 ou www.mudam.com

Michel Voiturier

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