L’Hôpital Notre-Dame à la Rose accueille le dernier volet du triptyque d’expositions organisées par le B.P.S.22. Sous l’intitulé Addenda, les oeuvres de 16 artistes se confrontent à l’essence du lieu, à l’origine dédié à la médecine et à la vie des religieuses.
L’Hôpital Notre-Dame à la Rose, site hospitalier du 13ème siècle, reste un ensemble unique en Europe. Avec son style Renaissance préservé, sa riche collection muséale et une programmation en phase avec la philosophie du lieu. Depuis sa réouverture au public en avril 2012, le Musée propose un parcours d’expositions constitué d’une vingtaine de salles. Après Alain Bornain (2012) et Orlan (2013), Addenda clôt le triptyque du B.P.S.22. Toujours dans l’idée d’un dialogue entre des pièces historiques et des interventions plus actuelles. Et d’un questionnement par rapport à ce lieu unique et chargé, et aux divers sujets qui y sont abordés, que les artistes se sont réappropriés à leur façon.
Outre le parcours des salles, d’autres lieux du site sont cette fois investis. A l’entrée du jardin des plantes, ancien cimetière de l’Hospice, Alain Bornain a placé une inscription sur marbre qui évoque les plaques funéraires. Marie Zolammian elle, sensible au lien entre l’utilisation des plantes et les pratiques spirituelles, propose notamment une visite audioguidée du jardin par des guérisseurs sénégalais.
Parmi les thématiques explorées, la question du genre. Dans ses récents travaux, Fabrice Samyn titille le téton masculin, en tant que symbole de féminité de l’homme. Pour Once Androgynous, il a ainsi refondu des médailles de la Première Guerre mondiale et moulé son propre téton. Selon l’artiste, les tétons hypertrophiés féminins évoquent le “prendre soin”. De son côté, Yvonne Trapp a répertorié sur 2202 pages l’intégralité du code génétique du chromosome Y, le présentant, par une esthétique propre, comme incomplet.
Dans les performances présentées par Marina Abramovic dans Video Portrait Gallery (1975-1998), il est également question de passions et de souffrance. Ses vidéos renvoient aux scènes de la passion du Christ contemplées par les soeurs et au dolorisme chrétien. Enfin, dans son animation numérique The Building, Hans Op de Beeck traite d’un futur médical aseptisé et de lieux démesurés, à travers une balade nocturne dans un hôpital dépourvu de toute humanité, dont l’architecture est calquée sur celle des malls consuméristes. Si dans l’ensemble, cet Addenda offre peu de salut à la condition humaine, il ouvre certes de nouvelles pistes de réflexion éthiques.
Catherine Callico
Musée de l’Hôpital Notre-Dame à la Rose
>30.11
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