La rédaction des Cahiers du Cinéma démissionne.

Début février , les Cahiers du Cinéma sont racheté par un collectif d’actionnaires, en majorité des producteurs de cinéma. Craignant de voir leur liberté d’écriture mise en péril, le jeudi 27 février l’ensemble de la rédaction opte pour la démission. La revue mythique en mutant pour une revue chic plus conviviale, survivra-t-elle à ce traumatisme? Dans le dernier Cahier du cinéma, Stéphane Delorme son rédacteur en chef nous distille ce qui sera probablement son dernier texte dans la revue: « L’usine à fantasy ne fait pas rêver  » A relire et méditer aujourd’hui… Aldo Guillaume Turin, notre spécialiste cinéma a voulu réagir en postant ces quelques lignes.

Il est de ces nouvelles qui aussitôt marchent aux côtés de l’esprit de liberté, et qui viennent le mettre en alerte. En France, ces tout derniers jours, après avoir appris que des producteurs ethnocentrés et des actionnaires prédisposés à satisfaire leurs appétits allaient décider d’un nouveau look – ce mot en guise de clin d’œil borgne –  pour les Cahiers du cinéma, la rédaction de la revue décide de s’en aller. Rupture. Et non faille. Les Cahiers n’auront été pendant cinquante ans, même plus, ni une tribune pour marivaudages en tous genres, ni une chambre d’écho pour objurgations idéologiques historiquement mutantes,  ni un porte-parole pour raisonnements esthétiques seulement creux et toujours atones et standardisés.  Les Cahiers sont l’instant capté au vol à l’intérieur d’un cosmos qui a nom cinématographe – ce mot cette fois en guise de clin d’œil à Cocteau.  Sous-diagnostiqués par leurs nouveaux « propriétaires », les Cahiers du cinéma préfèrent au running étendu à toutes les strates de la société ne pas se sentir une honte de ne pas agir.  D’ici, en Belgique, et du sein de la rédaction de la revue Flux.News basée à Liège, et en dehors du répertoire habituel au sens commun, un salut est adressé au regard des Cahiers qui ont fait vivre dans le regard de celles et ceux pour qui les salles obscures sont une deuxième maison, la chance de tomber en amour.

                                                                                                            Aldo Guillaume Turin

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