BIP 2020

La BIP 2020 se termine dimanche 25 octobre, vous avez encore trois jours pour vous rendre à cet événement liégeois qui aura marqué cette fin d’été.

Deux lieux incontournables: En premier, La Menuiserie, anciens ateliers communaux reconvertis en lieu d’expo le temps du BIP. On y retrouve principalement les enjeux technologiques qui ont bouleversé nos vies ces dernières années. Une sélection de propositions mettant en avant des vidéos traitant de la problématique de nos identités en pleine mutation. Comme le souligne le curateur Pieter-Jan Valgaeren nous passons 60% de notre temps devant des écrans qui guident nos choix et dirigent nos pensées. Les artistes qu’il a sélectionnés nous parlent de ces dérives.  In FluxNews 83, le coup de coeur de Nastasja Caneve concerne Sextape, d’ Emilie Brout et Maxime Marion. Extrait: “ Là, dans ce lieu fantomatique, clairsemé de lances lumineuses qui le transpercent, on voit ces deux corps qui s’enlacent, cachés par des rideaux figés, translucides et empoussiérés. Là, deux êtres se battent, s’ébattent dans un va-et-vient permanent, incessant. Deux êtres, toi et lui, dans l’intimité d’un soir d’été. Qui sont-ils ? Frontière ténue entre rêve et réalité. Deux êtres exposés au monde dans leurs draps souillés. Et si c’était nous ? Les contours sont flous, les visages indiscernables. Une ligne frontière entre le vrai et le feinté. Derrière des écrans interposés, le doute subsiste” Retour au centre-ville, à l’ex Decathlon ou une dizaine de propositions d’artistes et de collectifs sont déclinées. Catherine Callico nous parle dans le FluxNews 83 du collectif réuni sous le label Laboratoire sauvage. Avec “Désorceler la finance” Amandine Faugère et Camille Lamy mettent en place un Cabinet de Curiosités économiques. Les deux activistes de l’art et curatrices y ont invité leurs semblables à témoigner d’un capitalisme fossilisé au travers d’objets, installations, rituels… Une interview de Thomas Hirschhorn qui nous parle de son intervention Chat Poster sur la pensée de Simone Weil sera prochainement diffusée sur notre site en ligne: flux-news.be. L’artiste intervient dans le dernier journal en nous suggérant d’y insérer sa page poster concernant son implication dans cette installation.


Personnellement, mon coup de coeur va au travail de Camille Dufour et Raphael Klepfisch qui sous commissariat de Ilan Weiss ont reconstitué dans cette ancienne grande surface marchande consacrée à la vente d’articles de sports un dispositif qu’ils baptisent “Manufacture de résistance temporaire”. Dans cet atelier in situ, chaque WE, sur des grandes feuilles mises à disposition du public, sur le thème des 7 péchés du capitalisme, ils impriment et gravent de magnifiques estampes gravées à l’ancienne .  Le public est convié à se servir et à diffuser dans la ville cette production. Cette approche de la gravure sur bois, vue sous l’angle de la performance, nous repositionne en tant qu’acteurs dans ce dispositif. Les images et textes nous poussent à nous positionner face au déferlement en continu d’autres images numérisées qui nous polluent l’existence à longueur de journée.

in situ Gare Liege Camille Dufour et Raphael Kleipfisch

À voir et à réactiver de toute urgence…
Entre le In et le off, apparaît une belle moisson de propositions. Dommage que cet événement ne se prolonge pas de quelques semaines afin de permettre à un public plus vaste d’en profiter pleinement.

Lino Polegato

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