« Peinture pour tous » au Mac’s, Grand-Hornu, jusqu’au 22-05-2016.
… Ou quand un peintre devient critique (du système de l’art).
Pour l’amateur qui souhaiterait élargir ses connaissances de l’itinéraire pictural de Jacques Charlier (Liège, 1939), son exposition importante au Mac’s n’apportera pas, je le crains, de réponse satisfaisante. Par contre, il sera informé sur le jeu déroutant que ce peintre se complaît à montrer au public depuis nombre d’années. En effet, sous le générique de « Peintures pour tous », répondant à l’invitation du très sérieux Mac’s, pratiquement seul lieu qui aurait permis de faire découvrir comme il en a l’habitude, un artiste confirmé. La prestation de Charlier déroute : elle présente nombre de pastiches humoristico ringards comme un énorme éclat de rire moqueur vis-à-vis des peintres (en particulier), de diverses tendances de l’art moderne du XXe siècle (en général) et enfin du naïf visiteur, piégé au sein même d’une institution dévorant une bonne part des subsides prélevés par la communauté Wallonie-Bruxelles sur les budgets (de plus en plus réduits) attribués à la culture en terre francophone !
Car il est permis, depuis l’époque gauloise, de rire de tout dans la partie méridionale de notre pays. L’intention déclarée de Charlier est de surfer sur tous les styles(1), tout en reconnaissant que « Damien Hirst et Jeff Koons sont de magnifiques entrepreneurs, mais que restera-t-il de leurs œuvres ? »(2).
Bravo au successeur de Laurent Busine, Denis Gielen, de démarrer sa carrière de directeur par… un canular (?!) d’envergure. Attendons la suite…
Jacques De Maet
03-03-2016
1) Extrait de la publication réalisée pour l’expo, entretien avec Jacques Charlier par Julien Foucart, titre « Comme un cannibale ».
2) idem.
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