Jos De Gruyter et Harald Thys décrochent le Pavillon Belge à Venise

pavillon belge © Maxime Delvaux

Le projet artistique « Mondo Cane », a été choisi pour représenter la Belgique lors de la 58e édition de la Biennale des arts visuels de Venise en 2019, annonce mercredi la ministre de la Culture en Fédération Wallonie-Bruxelles, Alda Greoli. (Agence Belga), extrait du communiqué du mercredi 18 juillet 2018

Pour les habitués du vieux concept d’alternance Wallons-Flamands au Pavillon Belge de la Biennale de Venise, l’histoire est terminée. Le monde évolue, pour la bonne cause et pour montrer l’exemple, le pavillon belge veut se tourner résolument vers une autre dynamique qui prône une culture visant la collaboration. L’art contemporain doit montrer l’exemple. Donc, on ne s’étonnera pas trop que cette année pour lancer la formule ce soient deux artistes flamands retenus par un jury d’experts pour représenter la participation francophone : Le duo d’artistes composé de Jos De Gruyter et Harald Thys avec leur commissaire Anne-Claire Schmitz . D’accord, le travail des artistes est bon et cadre bien avec les goûts branchés du moment. Mais quand même! Sans tomber dans le nationalisme abscon, quel manque de respect et de confiance vis-à-vis d’une génération d’artistes francophones. Je pense aussi aux rares galeristes et collectionneurs qui les soutiennent. Situation surréaliste et probablement complètement ridicule si dans deux ans les flamands ne nous renvoient pas la balle en optant pour un artiste francophone… Rien n’est moins certain, les poids lourds dans leur camps sont légions et de plus, bien défendus par un marché de l’art tout entier acquis à leur cause.

Nord et sud, nous ne jouons pas dans la même division, ce pavillon vieille formule fonctionnait à merveille comme un pied à l’étrier ou comme rampe de consécration, c’est selon. Aujourd’hui les critères qualitatifs de remise des dossiers sont tellement devenus drastiques qu’il est devenu pratiquement impossible pour un artiste vivant en communauté française de s’en sortir seul sans l’aval d’une galerie qui pèse sur le plan international. Quand l’on voit des artistes confirmés comme Jacques Lizène défendus par Bart de Baere se faire exclure de la sélection finale on imagine la complexité d’entreprendre une canditature.

Comme me le rappelait Jan Hoet, il y a quelques années, les artistes wallons n’existent pas! Je commence à penser que son message (visionnaire) est diablement bien passé aux yeux de certains. Devra-t-on bientôt inventer un Pavillon des refusés à Venise dans les Giardini pour permettre aux artistes wallons d’exister…?

Lino Polegato

 

Liège, mercredi 18 Juillet 2018

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