Du 21/3 au 19/4/2025: Du 21/3 au 19/4/2025:
Publications et expositions
Publications et expositions se multiplient à l’international pour Yves Zurstrassen actuellement en solo en la Annely Juda Fine Art à Londres. Tour d’horizon.
Lentement mais assurément, principalement depuis une quinzaine d’années, Yves Zurstrassen (Verviers, 1956 – vit et travaille à Bruxelles et à Viens/France) tisse, en invité de marque, sa toile internationale et gravit les échelons d’une reconnaissance, certes bien méritée, mais relativement peu courante pour les artistes œuvrant au sein de la Communauté française de Belgique. Depuis qu’il a ouvert son second atelier en France, à Viens, dans le Luberon français, son travail jouit d’une attention et d’une appréciation largement plus étendue et lui ouvre des ramifications autant hexagonales que hors frontières. Nous avons déjà fait écho d’expositions de grande qualité et d’ampleur muséale et d’autres en galeries, qui se sont tenues notamment en Espagne, en France dont au musée Picasso à Antibes, en Suisse, au Luxembourg, au Canada, à New York… Expos régulièrement assorties d’une publication monographique ou collective et thématique.
Station londonienne
Depuis peu deux autres prestations remarquées et quelques projets, méritent un nouvel arrêt temporaire. Invité en ce moment par la galerie londonienne Annely Juda Fine Art où les pensionnaires en demeure sont, entre autres, Anthony Caro, Gloria Friedman, Nigel hall, David Hockney ou encore François Morellet et David Nash, il y présente en solo, sous le titre Décollage un ensemble de vingt-quatre peintures qui oscillent entre des grands formats relevant de sa technique du décollage et des petits formats, plus baroques que jamais, hautement colorés, vaillants et vifs, en reliefs puisque étant des combinaisons sur carton de formes découpées et morceaux de toiles collées. D’où le titre Recollage. Ces polychromies ardentes sont des constructions qui défient le chaos alors que les grandes toiles, plus sombres chromatiquement mais fourmillant de formes irrégulières, sont des espaces où les éléments engagent une danse entrainante et dans lesquels on retrouve toute l’inventivité permanente du free jazz.
Une peinture célébrée comme suit dans le catalogue numérique diffusé par la galerie : « Connu pour ses techniques expérimentales et ses compositions dynamiques, Zurstrassen a passé plus de quatre décennies à redéfinir le langage de l’abstraction. Il mélange la spontanéité avec un savoir-faire méticuleux, créant des œuvres qui résonnent avec le rythme, le geste et un sens profond de la temporalité, s’inspirant de l’abstraction lyrique, de l’expressionnisme abstrait et des improvisations déstructurées du free jazz. Au cœur de la pratique de Zurstrassen se trouve un processus qui combine collage, décollage et outils numériques contemporains ; à l’aide de pochoirs fabriqués à partir de papier peint perforé, conçus à partir de calculs informatisés, il superpose la peinture, applique les pochoirs, puis les retire, révélant des fragments de couches antérieures. Cette interaction entre addition et soustraction crée une archéologie visuelle complexe, où les éléments visibles finaux reflètent souvent les premiers appliqués. Son utilisation du rythme et de la répétition insuffle aux peintures une musicalité à la fois dynamique et organique, tandis que la tension entre la physicalité et le design précis confère à l’œuvre une qualité énigmatique ».
Doublé français
Peu de temps auparavant en 2024, une exposition plus modeste après le retentissant succès de l’exposition en la vaste galerie Ceysson & Bénétière de Saint-Etienne, a attiré l’attention du public et des professionnels. Elle s’est tenue sous le titre Free time dans les salles voutées de la magnifique Halle des bouchers, centre d’art contemporain de Vienne (France). Pour l’occasion, Yves Zurstrassen avait réalisé spécifiquement 7 grandes toiles, des décollages, dans des tonalités de bleus, de gris et de blancs à propos desquelles Bernard Collet le commissaire de l’exposition notait dans la publication : « On pense au chiffre 7 symbole de sagesse spirituelle qui invite à la méditation et si présent dans tant de religions, au choix des tonalités de couleur pour que seuls les signes et la blue note puissent vibrer ».
Le Pays du Soleil-Levant
Rentrant de Londres, à l’ouvrage dans son atelier du Sud, Yves Zurstrassen prépare, en artiste assidu journellement plongé dans ses couleurs et défiant la toile tendue, les projets et expositions à venir. Un futur qui s’annonce sous les meilleurs auspices puisqu’il est prévu de voler jusqu’à Tokyo où la galerie Ceysson & Bénétière lui a programmé un rendez-vous avec le Pays du Soleil-Levant. En avril prochain, la même galerie le présentera dans le collectif en son stand de la foire Art Brussels. Avant cela, la prochaine prestation se tiendra à Genève, en la galerie Xippas, pour un nouveau solo (16/05 -> 25/07/2025). Ce 22 mars, le Centre d’art contemporain Abbaye Saint-André de Meymac vernira l’exposition Le temps du printemps à laquelle Yves Zurstrassen participera aux côtés notamment de Vincent Bioulès, Jean-François Fourtou, Eric Poitevin, Laure Prouvost, Michael Snow… (jusqu’au 22 juin). Le grand projet muséal de 2026 se situera dans le Sud français, dans les Alpes-de-Haute-Provence, au musée de Salagon (commune de Mane) sis dans le magnifique prieuré roman, joyau architectural enrichi artistiquement par les vitraux d’Aurelie Nemours.
Avant de clore ce bref aperçu en forme de jouissance de voir un artiste de chez nous ainsi reconnu et célébré à l’international, une question ingénue qui ne fâche pas : quel musée belge prescripteur ou Centre d’art pensera à l’inviter ?
C. lorent
Exposition Décollage, Annely Juda Fine Art, 23 Dering Street, London W1S 1AW. Jusqu’au 15 mars 2025. Publication numérique.
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