Abattoirs de Bomel/ Centre culturel de Namur
Sous le commissariat d’Emmanuel d’Autreppe
24.09 -18.10.2020
Rendez-vous dans ce lieu, chargé d’histoire, mais impeccablement rénové qu’est le Centre culturel les Abattoirs de Bomel. Le blanc criard de la grande salle est habité chaleureusement par les photos de quelques artistes talentueux dessinant leur territoire de recherche avec des contours perméables, qui laissent espace à l’imagination du spectateur et aux liens entre les photographes. Il faut s’y promener lentement et se poser devant, ou même mieux « dans » les images qui invitent parfois au voyage, parfois à l’introspection.
Au centre de la salle, un tissu avec deux grandes photos magnifiques de Mélanie Patris. Univers fragile. Corps de femmes, tellement vivants qu’ils semblent encore trembler sous la respiration de leur photographe.
Les photos de Elodie Ledure partagent ce même regard féminin, mais de façon pointue et presque rigoureuse avec des détails souvent inaperçus qu’elle agrandit dans ses mises en scène. Le blanc y est omniprésent comme le reflet d’un soleil aveuglant.
Puis, on se trouve face à la muraille du collectif Aspëkt où des mondes différents cohabitent de telle manière qu’une photo semble répondre à l’autre. Ce groupe namurois occupant souvent les façades du centre ville, trouve maintenant l’attention qu’il mérite dans une salle d’expo. Dans le patio à côté de la grande salle se poursuivent quelques photos du collectif, dont le buste de Nathalie Hannecart dialoguant merveilleusement avec l’eau.
Clyde Lepage montre la réalité rude de la région de la Meuse d’où elle provient, et de Namur où elle a fait sa résidence. Quelques portraits touchent par leur sincérité et leur franchise.
Le travail du cinéaste Xavier Istasse éveille la curiosité au sujet des terres iraniennes où il a tourné un reportage. Un petit coin fauteuil nous invite à regarder un de ses documentaires de la vie urbaine.
Le travail de Robin Nissen en blanc et noir surprend surtout dans la vitrine « Chrysalide » avec la recherche de son identité sexuelle. Il nous laisse regarder son intimité.
Florian Tourneux s’est mis en route pour Auschwitz, lieu posant des questions perturbantes auxquelles il répond d’une nouvelle manière, avec un regard frais sur cette tragédie.
Reste à mentionner le travail de Nicolas Bomal qui nous invite à visiter des lieux parfois étranges, mais attirants.
Une attente subsiste après la visite de cette belle expo. Envie de voir plus de travail de ces artistes, souvent émergents, mais aussi une curiosité de parcourir soi-même le monde, et de tracer les lignes de son territoire
Joke Lootens
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