La Centrale ! No Close !

Le mercredi 4 décembre dernier, le personnel de la Centrale for contemporary arts, convoqué par le bourgmestre socialiste de la ville, Phlippe Close, a appris brutalement et avec la plus grande stupéfaction que le centre d’art allait disparaître à la fin du mois de février. L’homme se targue d’avoir pris cette décision seul et de l’assumer en raison des difficultés budgétaires de la Ville et « pour préserver le reste des institutions ». Lesquelles ? On pense bien sûr à Kanal…

Comment envisage-t-il l’avenir du lieu rénové et ré-ouvert il y a à peine un an ? Il prétend de ne pas savoir…
Après le MHKA (transformé en « centre d’art contemporain »), c’est donc au tour de la Centrale d’être attaquée par les représentants politiques de ce pays (et je ne mentionne même pas les difficultés budgétaires que connaissent tous les responsables des institutions dédiées aux arts plastiques). Dans les deux cas, le parti socialiste est à la manoeuvre et s’inscrit de manière décomplexée dans une politique néolibérale au détriment des populations. Ce changement d’éthique est il le résultat d’un esprit du temps ou est il la logique ultime d’une décision collégiale mûrement réfléchie au sein du PS? Dans ce dernier cas de figure on peut raisonnablement se poser la question: A qui le tour? Il est évident que l’annonce de cette fermeture pose beaucoup de questions.

Créée en 2006, dans les locaux de l’ancienne centrale électrique de la place Sainte-Catherine, la Centrale s’apprêtait en 2026 à fêter ses 20 ans avec deux expositions, l’une avec une dizaine d’artistes émergents et l’autre axée sur la ville utopique. Le centre d’art était également très sensible aux enjeux de durabilité et d’inclusivité. La petite équipe d’une quinzaine de personnes était tout autant impliquée dans la mise en place des meilleures conditions d’exposition que dans l’accueil de tous les publics à travers des rencontres, des visites guidées, des ateliers, etc. Si le centre ferme ses portes, aucune autre structure actuelle ne pourra assurer la poursuite de ces objectifs.
Ensuite, cette décision du bourgmestre participe de son processus de transformation du centre de Bruxelles en une sorte de Disneyland. Il n’y a plus de politique culturelle, il ne reste qu’une politique événementielle et tape-à-l’œil qui mobilise les forces de l’ordre (qui seraient plus utiles dans la lutte contre la criminalité) et les agents de propreté publique. Le centre de Bruxelles se transforme ainsi en piège à touristes au mépris des habitants.
Enfin se pose la question du monde dans lequel nous vivons où l’on s’attaque à la culture, à l’enseignement, aux services sociaux et aux soins de santé. Là encore au mépris de ce qui fait l’humanité.
Bien sûr, pas plus que le personnel de la Centrale, le monde culturel n’admet cette décision autocratique d’un bourgmestre. Des actions ont déjà eu lieu le week-end dernier et d’autres sont à prévoir dans les semaines qui viennent. Chacun peut signer la pétition en ligne que l’on trouve sur le site de la centrale (https://centrale.brussels) et s’informer des actions futures.

L.P.

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