Une galerie non commerciale vient de s’ouvrir à Bruxelles. Dans les sous sol d’une maison bruxelloise French Window voit le jour. Le nom de la galerie est une allusion clairement affichée à une oeuvre duchampienne qui a marqué l’histoire de l’art. La nature conceptuelle de cette pièce qui offre la primauté de l’idée sur la main épouse parfaitement la politique de la galerie. Quelques questions à Mathieu Jacques de Dixmude le galeriste – collectionneur d’origine liégeoise.
Lino Polegato: Peux-tu m’expliquer pourquoi l’aventure de galeriste t’a tenté et quelles sont les motivations qui t-on poussé à franchir le pas?
Mathieu Jacques de Dixmude: French Window est un espace d’exposition non commercial ouvert cette année à mon domicile, une maison bel étage de 1930. Cet espace vient compléter une offre d’autres espaces privés proche tels que la fondation Boghosian, la fondation Cab, la fondation Blanc, Losange ou Eté 78. French Window est sans doute dans la forme et géographiquement la plus proche d’Eté 78. L’espace a ouvert en mars/avril avec une exposition de Raphaël Van Lerberghe, suivi d’une exposition de Pierre Gérard en mai/juin. L’espace est ouvert les samedis après-midi.
Il est difficile d’expliquer les motivations qui m’ont poussée dans une telle aventure. Une passion pour l’art que j’ai voulu poursuivre au-delà de visites de galeries et lieux d’art. Une envie d’expérimenter une autre voie que celle de la collection. Aspirer à des échanges avec les artistes plus soutenus et aussi leur offrir des opportunités d’expositions parallèlement au travail plus que nécessaire des galeries.
Les premières expositions m’ont appris la richesse de cette opportunité de passer beaucoup de temps avec les œuvres d’une exposition, d’avoir la possibilité d’échanger son ressenti avec l’artiste et enfin d’avoir le retour parfois surprenant des visiteurs.
La troisième exposition est consacrée à Arthur Cordier peux tu m’expliquer sa démarche?
La Fête de Gondole est une exposition dont le point de départ est un ensemble de 71 cartes postales retrouvées dans l’ancienne Bibliothèque Provinciale des Croisiers à Liège. Cette petite collection de cartes regroupe en réalité trois décennies d’envois postaux, adressés par les employés de la Bibliothèque à leurs collègues, lors de leurs congés annuels, convalescences et voyages à l’étranger.
Arthur Cordier (1993, BE) a ensuite retranscrit les courts textes inscrits au dos des cartes incluant des anecdotes de vacances, des souvenirs et des recettes culinaires des pays visités. Parfois Mistralement vôtre, … la pluie est de la partie. Parfois on n’est pas si mal que ça chez soi, évoque une carte adressée depuis la côte belge, tandis que les travaux de rénovation de la Bibliothèque battent leur plein. Ces brèves portent avec humour et camaraderie des réflexions sur les interstices au sein du travail salarié, des temps de pause, et de la perspective du retour après quelques semaines de congés.
Les cartes ont ensuite été digitalisées, retranscrites, puis compilées par l’artiste dans une publication, imprimée à quelques exemplaires. Cette même publication sera réintroduite dans la bibliothèque actuelle, au sein des rayonnages existants.
En écho à cette sélection de cartes postales, l’artiste présente plusieurs œuvres sur bâche de camions, qu’il récupère aux alentours de Welkenraedt et d’Eindhoven. Ces bâches usagées sont sélectionnées, nettoyées, découpées puis travaillées avec différentes encres et pigments auxquels il ajoute des vinyles adhésifs. Ces mêmes vinyles autocollants sont par ailleurs utilisés dans la communication visuelle, sur les vitrines et enseignes des commerces.
French Window
23 avenue de visé, 1170 Bruxelles
Ouverture le 11 Octobre de15:00 – 19:00
Exposition les samedis de 12h00 à 18h00 jusqu’au 15 Novembre
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