La Biennale de l’Image en Mouvement, entre 1985 et 2007, est un rendez-vous à Genève que les professionnels suivent avec assiduité, l’une des plus anciennes et importantes manifestations en Europe à présenter de la vidéo, des films d’artistes et du multimédia.
Fondée par André Iten, directeur du Centre pour l’Image Contemporaine, cette programmation, très suivie par un public à la recherche de nouveaux modes d’expression, propose alors de multiples projections, installations, conférences et débats, et interroge les franges de la création contemporaine situées du côté de l’image en mouvement. Aujourd’hui institutionnellement intégrées, les pratiques multimédia ont longtemps fait débat au sein de la communauté artistique et critique restée un temps méfiante vis à vis d’artistes qui n’utilisaient pas un médium « noble » et créaient des réseaux, des programmes informatiques, des films d’artistes ou des installations utilisant la vidéo.
La mise en place en 2014 d’une nouvelle biennale par le Centre d’Art Contemporain Genève surprend alors que les artistes travaillent indifféremment l’image en mouvement, la performance, le dessin, le son, l’écriture sans revendication d’une plus-value esthétique liée à un médium particulier – la période actuelle est définie comme post-médium. Le positionnement de cette nouvelle BIM est le résultat de plusieurs facteurs. D’abord, le centre d’art avait, dans le cadre de ses missions, un engagement vis-à-vis de la BIM depuis sa chute : en assurer la relève. Un cadre qui est entré en phase avec les préoccupations du nouveau directeur. Andrea Bellini, bien conscient que ce type de production a besoin de financements et d’espaces dédiés, a fait récemment modifier l’étage administratif du 4e niveau du centre d’art. Désormais le Cinéma Dynamo y propose une programmation continue de films d’artistes. Par ailleurs, il décide de s’investir davantage dans la production de ce type de films. Le dernier facteur à intervenir dans le positionnement de la BIM aujourd’hui vient, lui, de la spécificité de la réception de ces œuvres. Leurs durées sont parfois longues et elles s’accommodent mal d’un public pressé.
Donc, si les pratiques de l’image en mouvement, entre cinéma et art, sont maintenant intégrées et n’ont plus besoin de s’imposer comme spécifiques, elles bénéficient rarement du financement et des réseaux appropriés, les œuvres manquent d’espaces adéquats pour être diffusées et souffrent d’une qualité de réception médiocre. C’est par ce constat que la nouvelle BIM entend approcher les nouvelles technologies de l’image. Resserrer le focus et donc présenter seulement 22 nouvelles œuvres d’artistes produites et commissionnées par le Centre d’Art Contemporain Genève, leur offrir quatre jours de visibilité avec un public venu expressément pour ça. En parallèle à l’exposition, est organisée une série d’événements (conférences, workshops, talks) à travers la ville dans différents lieux partenaires. Enfin ces œuvres vont circuler en Australie, en Chine et en France rendant la BIM itinérante. La nouvelle formule se présente donc comme une prolongation de l’action du centre d’art, avec aux côtés d’Andrea Bellini, Hans-Ulrich Obrist (curateur et co-directeur de la Serpentine Gallery, Londres) et Yann Chateigné (Responsable du Département d’Arts Visuels à la Haute École d’Art et de Design de Genève). Une équipe complémentaire qui permet aux connaissances, aux compétences et aux réseaux de se démultiplier et de faire bénéficier aux artistes élus, de toute la puissance de cette association.
Fabien Pinaroli
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Du 18 au 21 Septembre 2014, Centre d’Art Contemporain de Genève.
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Arts Visuels : Gabriel Abrantes, Ed Atkins, Mark Boulos, Alexander Carver & Daniel Schmidt, Benjamin Crotty, Basil Da Cunha, Tom Huett, Pauline Julier, Marie Kølbaek Iversen, Donna Kukama, Arvo Leo, Felix Melia, Heather Phillipson, Li Ran, James Richards, Jeremy Shaw, Carlo Gabriele Tribbioli & Federico Lodoli, Hannah Weinberger.
Danse/performance : Alexandra Bachzetsis, Andrew Hardwidge, Isabel Lewis, Mai-Thu Perret.
Projets spéciaux : L’archive de Luciano Giaccari, l’Exposition d’un Film par Mathieu Copeland
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