Danser Brut, au musée Guislain de Gand et BOZAR,

Valeska Gert Tanzerische Pantomimen, 1925 Cinémathèque de la danse, Pantin © D.R. Centre national de la danse CND

Danser Brut, au musée Guislain de Gand et BOZAR, 24.09.2020- 10.01.2021

A Gand, le musée Guislain surprend de nouveau avec une splendide exposition : ‘Danser Brut’.
Jean Dubuffet nommait dans les années ’40 toute expression qui ne répondait pas aux critères de «  l’art culturel » : art brut. En référence au meilleur champagne, qui pétille et nous monte à la tête en nous rendant plus vivants.
Ainsi “danser brut” est devenu une démonstration de la danse qui échappe à ce qu’on regarde souvent en scène : la danse finalisée avec soin, une chorégraphie créée selon les goûts du grand public. Ici on voit la danse “brute”, qui naît d’une nécessité intérieure, une exclamation, une convulsion parfois.
L’exposition se décline en cinq chapitres. Dans la première partie, on prend connaissance du carrousel. On y rencontre fantaisie infantile et espièglerie, entre autres dans la scène finale du film de Jacques Tati ‘play time’. Le ton est donné pour la suite : cette exposition parle d’une joie de vivre.
Une deuxième partie traite de la transe, de la possession (démoniaque). Au moyen âge les gens dansaient pendant des jours et des semaines. Ils étaient possédés, malades, ou simplement trouvaient une manière innocente de se rebeller. On parle des épidémies de danse, contagieux qu’ils étaient et qu’ils sont encore en les regardant. On fait aussi connaissance avec la “danse sorcière” de Mary Wigman, pionnière de la danse libre, à partir du sol, mouvements « ensorcelés » qui expriment surtout une grande force féminine.
Le prochain chapitre parle des femmes hystériques, réputées au 19e siècle. Beaucoup de danseurs et acteurs se sont inspirés de leurs mouvements incontrôlés (et incontrôlables). Le langage hystérique a ensuite trouvé son chemin vers le cabaret et a été interprété entre autres par la danseuse étoile Jane Avril.
Des mouvements quotidiens peuvent aussi être lus comme une danse. Dans cette partie de l’exposition brille surtout Valeska Gert, qui interprétait la mort ou un orgasme avec des mouvements de pantomime. Elle se foutait des règles de la danse moderne bien trop bourgeoises à son goût.
Enfin il y a aussi “la danse du crayon”, des dessins créés à partir d’un mouvement intérieur. Vaslav Nijinski en a réalisé quelques-uns à la fin de sa carrière de danseur. Sont aussi exposés des dessins des patients psychiatriques qui, inspirés par des visions, saisirent leur crayon.
L’exposition ‘danser brut’ est une ode à une pure force de vie, canalisée par le mouvement. Un appel à trouver notre danse unique, et à l’exprimer avec tout notre corps.
N’oubliez pas à visiter l’antipode “danser brut » au BOZAR à Bruxelles qui traite les cinq mêmes thématiques, mais montre d’ autres artistes.

Joke Lootens

Danser brut est organisé par BOZAR, Bruxelles et le Musée Dr. Guislain, Gand d’apres un concept original du LaM, Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut.

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